Causes et conséquences de l’abstention : le bilan des Français et des abstentionnistes

L’abstention de dimanche dernier s’explique à la fois par une défiance massive à l’égard de la chose politique (50%) et aussi par un ordre des priorités probablement bouleversé par la crise sanitaire (41%) rendant les citoyens indisponibles pour ce scrutin.

Mais une partie non négligeable de la « sur-abstention » (passée de 50% en 2015 à 67% en 2021) s’explique bien par un défaut d’information sur ce scrutin : 16% des abstentionnistes ne sont pas allés voter car ils n’avaient pas les informations nécessaires pour le faire.

Quelle qu’en soit la cause, cette abstention record est jugée dramatique par les Français : les trois-quarts d’entre eux et les deux-tiers des abstentionnistes eux-mêmes estiment qu’elle est « inquiétante pour notre démocratie » (73% et 65% chez les abstentionnistes).

Pour les Français, bien plus qu’Emmanuel Macron ou le gouvernement, les principaux responsables de cette abstention massive sont les partis politiques et les candidats : 60% les rendent responsables de l’abstention pour n’avoir pas su « intéresser les électeurs à ces élections ».

Il existe sans doute des solutions pour limiter l’abstention à l’avenir : les Français plébiscitent ainsi le vote par internet (78% d’approbation) mais rejettent le vote obligatoire (65% de rejet).

Sur les réseaux sociaux, Véronique Reille-Soult de Backbone consulting constate que le sujet des régionales était peu discuté jusqu’à dimanche dernier. Mais, depuis, le niveau historique de l’abstention rend le sujet plus présent dans les conversations, surtout chez les internautes qui s’intéressent à la politique.