Lecornu : reculer pour mieux être censuré ?
Si la personnalité de Sébastien Lecornu, n’est pas en cause, 62% des Français sont mécontents qu’il ait été renommé Premier ministre et 61% estiment qu’il n’est pas un bon Premier ministre
C’est que plus des deux-tiers des Français (67%) ne croient pas que son nouveau gouvernement « proposera une rupture avec les précédents gouvernements » sous Emmanuel Macron…
… et près des trois-quarts (72%) estiment que son nouveau gouvernement « ne correspond pas à leurs attentes », qu’il « ne va pas réussir » (73%) ni « qu’il pourra durer jusqu’à la présidentielle de 2027 » (74%)
Résultat, même s’ils sont moins nombreux à souhaiter l’usage de « l’arme nucléaire politique », une (courte) majorité de 52% des Français (vs 47%) souhaitent que les députés votent la censure.
Le PS et LR, dont les dirigeants ne la souhaitent pas pourront toutefois se réjouir qu’une majorité de leurs sympathisants (57% et 59%) les suivent…
… mais plus de 4 sur 10 ne sont pas d’accord, ce qui serait plus que suffisant pour que la censure soit votée, si les députés de ces partis ressemblaient un peu à leurs électeurs
Que ce soit pour « cette fois » ou la prochaine, pour 8 Français sur 10 (83%), Lecornu est bien la dernière chance d’Emmanuel Macron avant une démission (50%) ou une dissolution (33%) car s’il est censuré, seuls 16% des Français préféreraient la nomination d’un nouveau « PM » à l’une de ces solutions radicales.
Dans son analyse des réseaux sociaux, notre partenaire Véronique Reille-Soult de Backbone observe elle-aussi cette même dichotomie chez les internautes à propos de Sébastien Lecornu entre « l’homme » et le « politique » : le premier est loué, le second ne l’est pas. Elle explique ainsi que « le Premier ministre ressort grandi de sa déclaration de politique générale à titre personnel », mais qu’en réalité, « les internautes apprécient l’homme et son style bien plus qu’ils n’adhèrent à sa politique ».
Quant à la suspension de la réforme des retraites qui pourrait le sauver demain, lors du vote de la motion de censure, elle est saluée par beaucoup, mais elle créée aussi de l’inquiétude à droite et au centre quant à son coût et elle détériore aussi chez beaucoup l’image de la classe politique : « que dire de ceux qui ont répété sur tous les plateaux que cette réforme était une question de vie ou de mort, et qui soutiennent désormais sa suspension ? »
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