Les Français approuvent les propos de Bayrou mais… qu’allait-il faire dans cette galère ?

1) En moyenne plus des deux-tiers des Français approuvent les propos de Bayrou sur l’immigration et 69% ceux sur « la submersion migratoire »

Pourtant, ces propos ne constituent pas forcément un « joli coup » sur le plan de l’opinion.

D’une part, car ces propos heurtent les sympathisants de gauche, et notamment ceux du PS :

2) 62% des sympathisants de gauche, dont 55% de socialistes réprouvent ses propos sur la « submersion migratoire »

3) Et 61% des sympathisants de gauche, dont 54% de socialistes « comprennent » la décision du PS de suspendre les négociations sur le budget.

Et d’autre part, car ces propos suscitent chez l’ensemble des Français des demandes fortes d’actions en matière d’immigration :

4) 53% des Français pensent que l’immigration est « hors de contrôle » et 32% qu’elle est « excessive mais soutenable » contre seulement 15% qui pensent qu’elle est « maîtrisée »

5) Dès lors, ils demandent une nouvelle loi sur l’immigration : 75% pensent qu’une telle loi serait « nécessaire » et 62% qu’elle serait « efficace pour améliorer la situation ».

6) 65% pensent même qu’il faudrait modifier la Constitution pour pouvoir consulter les Français par référendum sur le sujet.

Or, a priori, François Bayrou ne veut pas d’une nouvelle loi sur l’immigration et il a clairement dit qu’il ne voulait pas d’une réforme constitutionnelle pour permettre d’engager des référendums sur ce sujet. Inversement, il aurait bien besoin que le PS ne vote pas la censure sur son budget… bref à l’instar de Géronte, on pourrait se demander « que diable allait-il faire dans cette galère ? »

Dans son analyse des réseaux sociaux, Véronique Reille-Soult, notre partenaire de Backbone-Consulting pointe une autre faiblesse : si les internautes sont assez alignés avec le « sentiment » de submersion exprimé par François Bayrou, ils estiment surtout que leurs priorités sont ailleurs et s’étonnent du décalage entre cette polémique et leurs vrais sujets de préoccupations : « Sérieux ? Vous n’avez pas des sujets plus urgents à traiter ? » « Dans ma vie, c’est pas une urgence mais dans celle des députés oui ! »