Le sentiment d’un scenario « écrit d’avance » nourrit le risque abstentionniste
65% des Français pronostiquent une abstention record le 10 avril prochain.
Malheureusement, notre indicateur d’abstention leur donne (pour le moment) raison : 1 électeur sur 4 pourrait s’abstenir (24,4%), ce qui situerait ce scrutin au 2ème niveau d’abstention le plus élevé depuis 1965.
Cela pourrait encore s’aggraver car plus de 4 Français sur 10 n’excluent pas totalement de s’abstenir, un tiers (34%) d’entre eux considérant le vote comme un droit et non un devoir.
Les Français tentés par l’abstention justifient leur « choix » par le manque d’intérêt pour l’offre politique proposée mais surtout par le sentiment que le scenario serait écrit d’avance.
Et (comme en 2017) cette abstention sera probablement encore plus élevée au 2nd tour : dans le cas d’un duel Macron – Le Pen, seuls 40% des Français iraient voter par adhésion.
Le « Front républicain » ne mobilisera pas : presque autant d’électeurs envisagent un vote de barrage contre Emmanuel Macron que contre Marine Le Pen (18% et 22).
Toutefois le scénario du pire, en termes d’abstention, n’est pas forcément sûr. Il reste 3 semaines de campagne électorale, l’intérêt pour la campagne et notre indicateur d’abstention sont aujourd’hui moins catastrophiques qu’ils ne l’étaient en janvier dernier et la crise en Ukraine peut éventuellement remobiliser des électeurs voyant tous les jours des Ukrainiens « mourir pour leur liberté/la démocratie ».
D’ailleurs, c’est ce que capte déjà Véronique Reille-Soult, de Backbone-Consulting dans son analyse des réseaux sociaux : « la campagne est surtout relayée par les « experts » (militants, journalistes, politiques…), la plupart des internautes considérant que le match est « plié » …
Mais « l’effet drapeau », lié à la crise ukrainienne, est un facteur de mobilisation possible des votants.
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