La dynamique Marine Le Pen se confirme

Emmanuel Macron, en baisse, est toujours en tête avec 28% d’intentions de vote. Marine Le Pen, en nette hausse, le suit de peu avec 24%, devançant Jean-Luc Mélenchon à 16%. Les autres candidats sont relégués sous la barre des 10%.

Au second tour, Emmanuel Macron l’emporterait aujourd’hui avec 55% des voix contre 45% à Marine Le Pen. Son avance est donc toujours réelle mais elle est désormais extrêmement fragile :

➤ D’abord parce que la tendance est très favorable à Marine Le Pen qui progresse de 3 points depuis le mois dernier et se situe désormais 11 points au-dessus de son niveau de second tour en 2017.

➤ Ensuite parce que cette avance d’Emmanuel Macron est en fait en trompe-l’œil car en réalité, parmi les électeurs nous assurant qu’ils voteront bien si un tel second tour se présentait, seulement 41% voteraient Macron et le savent déjà, 34% voteraient Le Pen et le savent déjà… et un électeur sur quatre (25%) est encore à convaincre.

Pourquoi un tel resserrement ? Parce qu’il n’y a plus de réflexe de « front républicain : les électeurs disant aujourd’hui vouloir faire barrage à Emmanuel Macron sont, symboliquement, plus nombreux (19% vs 18%) que ceux disant vouloir faire barrage à Marine Le Pen. L’annonce par Emmanuel Macron du report à 65 ans de l’âge de départ à la retraite n’y est sans doute pas pour rien, il a hérissé une majorité de Français.

Dans leur analyse des réseaux sociaux, Benjamin Grange et Yves Censi de Mascaret observent qu’Emmanuel Macron est au cœur des débats en ligne car son « serrage de vis » social est mal passé dans l’opinion. Le président sortant suscite plus d’animosité que Marine Le Pen dont la qualification au second tour semble également acquise, sur fond de front républicain tourné en dérision.