56% des Français ne veulent plus de la Vème république

En arrivant à Matignon, François Bayrou a dit vouloir réconcilier les Français avec la démocratie. Notre baromètre politique de décembre, réalisé la veille de sa nomination, montre que ce « nouveau PM », qui ne faisait guère rêver les Français, aura beaucoup de travail car nos concitoyens sont très remontés contre leur Président et ne veulent plus de la Vème République. Explication…

1) Si la cote d’Emmanuel Macron frémit (+2 points) après Notre-Dame et le remplacement de M. Barnier par un nouveau « PM », le Président reste extrêmement impopulaire : 74% des Français pensent qu’il n’est pas un bon Président.

2) Cette impopularité ne tient pas uniquement au contexte politique, mais aussi à un rejet de sa personne : sur notre palmarès politique, il suscite deux fois plus de rejet (52%) que d’adhésion (24%) en étant la 2^ème personnalité politique la plus « détestée » de France.

3) Si Emmanuel Macron est très impopulaire, la situation politique actuelle abîme la popularité de toute la classe politique : sur notre cote d’adhésion, les 20 personnalités politiques testées chutent toutes, perdant en moyenne près de 4 points d’adhésion.

4) Il n’est pas certain que la nomination de François Bayrou à Matignon modifiera le regard des Français sur le Président et l’ensemble de notre classe politique car, avec 24% d’adhésion (à égalité avec Emmanuel Macron) et 34% de rejet, le président du Modem est une personnalité suscitant peu d’enthousiasme dans l’opinion. Même auprès des sympathisants du bloc de « centre-droit et droite » soutenant le chef de l’Etat, son niveau d’adhésion relevé est assez moyen : seulement 48% des sympathisants « Renaissance-MoDem-UDI-LR » sont en « adhésion » avec lui, ce qui le place loin d’Edouard Philippe et du désormais ex Premier ministre Michel Barnier (67%).

5) L’instabilité politique actuelle, pourtant inédite, incite 85% des Français à demander une réforme (le plus souvent radicale) de nos institutions politiques.

6) Ils souhaitent ainsi plus que jamais que l’élection des députés se fasse au scrutin proportionnel -idée chère à François Bayrou- plutôt qu’au scrutin majoritaire (74% ; +5 points depuis 2023).

7) Et, alors qu’ils y étaient encore opposés il y a un an, les Français sont désormais majoritairement (56%) favorables à la fin de la Vème et à l’avènement d’une VIème République et (52%) à un scrutin présidentiel unique pour qu’un Président n’ait plus le droit de se représenter.

Sur les réseaux sociaux, analysés par Mascaret, les critiques envers la Ve République ont quadruplé, passant de 5 000 mentions hebdomadaires en moyenne à des pics de 20 000 après la censure du gouvernement, cela révèle une défiance croissante envers le système actuel. Les appels à une VIe République se multiplient, atteignant des sommets de 30 000 mentions hebdomadaires, soit dix fois plus qu’à l’accoutumée.

L’incompréhension domine : pourquoi la Ve République n’empêche-t-elle pas un tel dysfonctionnement institutionnel ?

Dès sa nomination, François Bayrou s’est imposé comme une figure incontournable dans les conversations en ligne, avec une multiplication par dix des mentions à son sujet.

Les Français se montrent pour le moment sceptiques quant à sa capacité à proposer des solutions concrètes et efficaces pour sortir de l’impasse actuelle.