Odoxa
01/12/2014
Société
Le Parisien - Aujourd'hui en France - Caisse d'Épargne

Enquête « retraites » – volet 3 : la famille

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1 – Présence des retraités : le bon dosage, mais parfois certaines frustrations

Nous l’avons déjà observé la semaine dernière : les relations familiales constituent le point fort de la vie des retraités français. Elles étaient quasi unanimement citées comme « se passant mieux » après qu’avant la retraite. Des études d’opinion ou sociologiques ont déjà été réalisées sur le rôle des grands-parents : celui-ci a tendance à se renforcer au sein de la famille revêtant une importance pratique (essentiellement la garde des enfants) et structurelle (afin de maintenir la cohésion de la famille). Au point que l’on peut se demander si les grands-parents ne deviendraient pas parfois… un peu trop présents. Ce n’est pas du tout ce que pensent les Français : les deux tiers d’entre eux (66%) les jugent « suffisamment présents », plus d’un quart (27%) les trouve « pas assez présents » quand seulement une infime minorité les trouve « trop présents ». Une nouvelle fois, les retraités sont sur la même longueur d’onde que les non retraités : ils sont 72% à se trouver « suffisamment présents ». Certains se sentent-ils « surexploités » par leur famille ? Oui, mais ils sont très peu nombreux à le penser (14%), une écrasante majorité (86%) considère que non, leurs enfants/petits enfant ne leur demandent pas « trop souvent » de l’aide. Si insatisfaction il y a, elle est plutôt causée par le manque que par le trop-plein. Une majorité de retraités (59%) estiment voir suffisamment les membres de leur famille, mais 41% d’entre eux considèrent qu’ils ne les voient pas assez. Cela constitue certes un des signes d’un certain isolement ressenti par les retraités, mais pas seulement : ce « manque » est éprouvé par la même proportion de non retraités (39%).

2 – Malgré les difficultés, ce sont les retraités qui aident plus souvent les actifs que l’inverse

Si les relations familiales apparaissent comme un avantage de la vie de retraité, les finances sont bien l’ombre au tableau. Le volet 1 de notre enquête « Retraites » a montré les difficultés pécuniaires éprouvées au moment du passage à la retraite. La majorité des Français (56%) se débrouille pour ne pas avoir besoin de soutien financier de leurs descendants ou de leurs ascendants. Mais, en dépit de leur baisse de niveau de vie, les retraités aident deux fois plus souvent les non retraités que l’inverse (29% contre 14%). Dit autrement, cela signifie que l’aide intergénérationnelle s’effectue dans les deux tiers des cas (67%) des retraités vers les non retraités. Evidemment, plus le niveau de revenu des retraités est élevé, plus ils aident leur famille, mais il est surtout remarquable d’observer que quel que soit le revenu, les retraités sont toujours beaucoup plus nombreux que les non retraités à apporter leur aide. L’argent n’est pas un sujet tabou, en l’occurrence les deux tiers des retraités ont déjà parlé avec leurs proches des questions d’héritage. Un sujet qui survient bien plus souvent dans les conversations lorsqu’on atteint les 65 ans ou qu’on les dépasse (66% des Français âgés de 65 ans et plus en ont parlé contre 54% des Français de 50 à 64 ans). Tous les retraités sont majoritaires à en avoir parlé, quelle que soit leur catégorie de revenus. Concrètement, c’est d’ailleurs au moment de la retraite que l’on commence à entreprendre les démarches pour sa succession : c’est le cas de 43% des retraités contre 20% des non retraités. Une autre variable intervient évidemment en plus de l’âge, c’est le niveau de revenu : les Français les plus aisés sont 37% à avoir entamé de telles démarches, soit deux fois plus que les revenus les plus modestes. Quant aux donations, elles sont très liées au niveau de revenu : 4 retraités sur 10 en moyenne en ont effectué au moins une, mais ceux gagnant au moins 3 500 € nets par mois sont 56% à avoir déjà procédé à une donation contre seulement 29% de ceux dont le revenu est inférieur à 2 500€. Certes, ces donations donnent droit à des abattements et à des exonérations de droits de mutation, mais encore faut-il que les retraités puissent se passer des sommes léguées à leur descendance.

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